J’étais invité, à l’initiative de Caroline Lamaud, Directrice marketing chez Anaxago, au quatrième roadshow innovation de la startup de crowdfunding. La soirée a démarré avec l’intervention de Jean-Michel Cagin, auteur d’un rapport sur l’économie collaborative et consultant chez OC & C.
I/ Présentation de l’économie collaborative.
J’avais présenté Jean-Michel à Caroline, à l’occasion d’une table ronde innovation à L’Espace Dirigeants au début du mois de novembre 2015. Jean-Michel s’intéresse à l’économie collaborative depuis 3 ans, à un moment des études sur le sujet n’existe pas en langue française. L’économie collaborative, c’est un « mot nouveau pour désigner le troc, le service rendu ». Elle s’incarne par des entreprises désormais mondialement connues telles que
- AirBnB (pour la location d’appartement),
- BlaBlaCar (pour le covoiture),
- Drivy et OuiCar (pour prêter sa voiture),
- Zilok (prêter une perceuse ou d’autres outils)
L’économie collaborative vise à une utilisation meilleure de certains actifs qui sont sous-exploités. Ainsi, 95 % des automobiles sont garées à un instant T. Pourquoi ne pourrait-on pas utiliser ces véhicules quand le propriétaire ne s’en sert pas ?
L’économie collaborative est fonction de trois facteurs : sociétaux, économiques et technologiques. Mais, ce qui est sans doute la pierre angulaire de l’économie collaborative demeure la confiance. Il faut avoir confiance pour louer son appartement à un inconnu, à titre d’exemple.
À l’heure actuelle, l’économie collaborative concerne tout le monde. Il n’y a pas de distinction d’âge, de revenus. En 2012, entre 35 % et 50 % des sondés sont à la fois utilisateurs ET offreurs. L’offre et la demande son incarnées par les mêmes utilisateurs. De plus, un utilisateur ne se limite pas à un service collaboratif particulier, tel que la location d’automobile, mais au contraire demeure intéressé par une multiplicité de services collaboratifs.
II/ Le poids de l’économie collaborative
Quel est le poids de BlaBlaCar dans l’économie réelle ? Pour répondre à cette question, on peut comparer BlaBlaCar au chiffre d’affaires de la SNCF.
- Pour réaliser cette comparaison, il faut garder à l’esprit que BlaBlaCar reste un intermédiaire : lorsqu’il touche 1 euro, cela correspond 10 euros de valeur.
- De plus, les prix de BlaBlaCar sont 3 fois inférieurs à ceux de la SNCF.
- Donc, lorsqu’on comparer la SNCF à BlaBlaCar, il faut utiliser un multiple de 30 (3X10) : un euro BlaBlaCar équivaut 30 euros SNCF.
Le chiffre d’affaires de 40 millions d’euros de BlaBlaCar correspond donc à plus de 1 milliard de CA de la SNCF. On se rend compte que la création de valeur apparaît réelle.
On peut avoir un raisonnement similaire avec AirBnB et les acteurs établis de l’hôtellerie. À titre d’exemple, Marriott veut ajouter 30 000 chambres en 2015. AirBnB peut disposer d’un tel volume de chambre en l’espace de 2 semaines seulement. Aujourd’hui AirBnB dispose de 1,2 million de chambres contre 700 000 chambres pour la première chaîne d’hôtels au monde.
La capitalisation boursière d’AirBnB est de 25 milliards contre 10 milliards pour Accor, le numéro 1 français. Seulement, cette comparaison a quelque chose de biaisé. AirBnB n’est pas une chaîne d’hôtel, mais c’est un intermédiaire. Finalement, AirBnB n’est pas tant une menace pour Accor, mais plutôt pour des acteurs tels que Hotels.com. Sur AirBnB on voit apparaître des offres d’hôteliers.
Que font les acteurs traditionnels ?
- La SNCF, par exemple, a réagi rapidement. L’entreprise ferroviaire a pris 75 % de OuiCar.
- La MAAIF a investi dans Koolicar pour être présente dans l’économie collaborative, en qualité d’assureur.
III/ Les perspectives de l’économie collaborative
Quel avenir ?
- Dans cet univers collaboratif, nous devrons tous devoir montrer pâte blanche parce que l’un des carburants essentiels, c’est la confiance. On est tous notés. La communauté note ses membres.
- Les assurances : la matière assurable est en train d’évoluer. Elle se raccourcit dans le temps. Elle change de forme.
- Réglementation et fiscalité : les autorités fiscales sont en train de prendre conscience que les revenus générés par l’économie collaborative demeurent massifs. Pourquoi par exemple, ne paye-t-on pas de taxe de séjour lorsqu’on loue sa chambre ?
IV/ Lectures supplémentaires sur l’économie collaborative
- Pour consulter le document de Jean-Michel Cagin dans son intégralité, consultez ici :
20151203 Etude Marketing – Economie du Partage
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