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Des perspectives sur les avions du futur — une conférence de Nicolas Pascal


À quoi ressembleront les avions du futur ? Comment entraîner les pilotes ? Et quelle est la différence entre un monomoteur et bimoteur ? Voilà quelques-unes des questions que Nicolas Pascal, Directeur marketing chez Thalès et ancien pilote de chasse, a évoquées au cours d’une conférence à l’ESSEC Alumni.

Nicolas Pascal – Pilote de l’AIr

Présentation de Nicolas Pascal

Nicolas Pascal est diplômé de l’école de l’air et de l’école de guerre. Il a été pilote de chasse au sein de l’armée de l’air française ainsi qu’en Suisse où il a piloté des monomoteurs et des bimoteurs.

Aujourd’hui directeur de stratégie et de marketing chez Thalès, son métier consiste à s’assurer que les développements techniques des ingénieurs de Thalès répondent aux besoins opérationnels des pilotes de chasse. Éviter toutes décorrélations reste déterminant.

En effet, l’exigence d’excellence qui motive les ingénieurs de Thalès les amène parfois à mettre au point des technologies qui ont une performance trop importante et qui, par conséquent, coûtent aussi trop cher. Un compromis raisonnable s’avère donc nécessaire.

J’étais agréablement surpris de voir que le développement d’une offre technologique qui répond aux besoins militaires est au cœur de l’activité de Thalès. Voilà un thème prédominant chez les entrepreneurs du numérique, également.

 

Avion monomoteur ou bimoteur : quelles différences ?

D’abord, je n’ai pas pu résister à poser la question la plus naïve. Le conférencier avait indiqué qu’il avait une large préférence pour les avions bimoteurs par rapport aux monomoteurs. Je lui ai demandé pourquoi. Et la réponse est très simple : la redondance offre une sécurité plus grande : si l’un des moteurs fait défaut, l’autre prend la relève.

Ainsi, un pilote de chasse peut être amené à voler de longues distances — parfois plusieurs heures au dessus de zones hostiles ou au dessus de l’océan. Une telle expédition demande de multiples ravitaillements en vol. L’exercice se déroule sans encombre lorsque le temps est clément. Mais, par climat capricieux, et par vents importants et ou fortes turbulences, l’exercice devient beaucoup plus difficile. La présence d’un second monteur est d’un précieux secours.

Les avions du futur

Nous avons bien évidemment parlé du SCAF. Je ne vais pas entrer dans le détail, mais, ce que j’ai retenu c’est qu’à l’avenir, toute expédition aérienne pourrait regrouper trois unités :

  • un avion de chasse
  • des drones
  • et puis, un avion d’accompagnement

La communication entre chacun des engins reste déterminante. Et l’avion d’accompagnement agit comme une sorte de cloud aérien qui facilite et permet l’échange d’informations électroniques entre l’ensemble des engins volants. C’est une sorte « d’edge computing » volant propulsée à plusieurs centaines de kilomètres par heure ! Formidable !

L’entraînement des pilotes

Une autre idée qui m’a beaucoup intéressé porte sur l’entraînement des pilotes. Le nombre d’avions de l’armée de l’air est passé de l’ordre de 400 à 228. Certes, les avions d’aujourd’hui sont beaucoup plus polyvalents : les derniers rafales peuvent se substituer à 7 avions d’autrefois tout en effectuant autant de missions :

  • le décollage depuis un aéroport,
  • le décollage et l’atterrissage depuis un porte-avions,
  • l’emport de missiles nucléaires,
  • la réalisation de mission de surveillance,
  • l’attaque au sol ou l’attaque d’autres avions de chasse.

Cette réduction du nombre d’avions à ceci d’avantageux qu’elle est économique. Mais, elle rend l’entraînement des pilotes plus compliqué parce que les avions se font rares. Quelle solution ?

Des entraînements novateurs

La solution c’est de recourir à des entraînements qui mêlent à la fois un entraînement physique en conditions réelles sur un véritable avion qui vole effectivement alors que d’autres pilotes s’entraînent, en même temps, en réalité virtuelle dans un cockpit resté au sol.

Dans cette solution, ce qui est remarquable, c’est que les pilotes qui volent en conditions réelles interagissent et volent avec les pilotes qui sont en condition virtuelle. Tout le monde participe à la même mission. Un tel dispositif permet de réaliser des économies importantes tout en assurant un entraînement régulier.

Avions du futur, entraînement novateur : voici ce que j’ai retenu de la conférence de Nicolas Pascal.

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