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La digitalisation est une priorité de l’industrie des bâtiments et travaux publics – 2/2


En quoi consiste la digitalisation des bâtiments et travaux publics? Au cours d’un article précédent, Cyril Erout évoquait la digitalisation des plans et de l’expérience d’achat. Nous parlons désormais de la digitalisation partielle de la construction, de la livraison et de la promotion

I/ La digitalisation des bâtiments et travaux publics passe par la numérisation partielle de la construction


À la différence de l’industrie musicale, le matériel principal du secteur du bâtiment ne peut pas être transformé en lignes de code. C’est une des raisons pour lesquelles ce secteur a sans doute connu numérisation tardive. Mais, une startup californienne dénommée Karterra promeut un mode de construction différent des autres puisque celle-ci se fait désormais en deux temps.

  • D’abord, la startup fabrique l’ensemble des composants d’un immeuble hors site dans une usine. Ceci garantit fiabilité et robustesse. Ceci assure aussi une qualité et une homogénéité des pièces construites.
  • Ensuite, l’ensemble des composants sont acheminés sur le site de construction. Et c’est sur ce site que les composants sont assemblés plutôt que construit. Cela permet de diminuer de manière significative des nuisances pour le voisinage, notamment en termes de pollution et de bruit. Ainsi, on peut construire un mur en usine et l’assembler avec un autre mur sur le site de production. Il en est ainsi également des fenêtres et des portes ou des escaliers.

La startup californienne qui a levé près de 850 millions de dollars propose donc un modèle de construction intégré là où des acteurs plus traditionnels, comme Bouygues construction, par exemple, opèrent selon un modèle de construction faisant intervenir une multitude d’acteurs. D’une certaine manière, la startup californienne propose de tayloriser la construction du BTP de la même manière que Henry Ford a, lui aussi, taylorisé la construction automobile avec la Ford T en 1907. Au début du XXe siècle, la plupart des automobiles faisaient intervenir pas moins de 80 ateliers différents répartis sur l’ensemble du territoire. On voit donc que le fait de concentrer les activités de production en un seul endroit comme le fit Henry Ford au début du XXe siècle et comme le fait la startup Karterra dans le domaine de la construction en ce début du XXIe siècle est de nature à augmenter l’homogénéité des produits, leur fiabilité tout en diminuant les coûts de construction.


Bien évidemment, ce nouveau modèle de production intégré n’est possible que parce qu’il y a une digitalisation des activités de production qui permet de suivre la réalisation de chaque composant d’un bâtiment en temps réel tout en s’assurant que chaque composant s’intègre parfaitement avec les autres par le moyen du Lean et de la modélisation en 3D.

Selon Oxford Economics, en 2030, le BTP représentera un marché de 17.500 milliards de dollars à l’échelle mondiale. C’est 85 % de plus qu’en 2014. La croissance du secteur sera principalement entraînée par 3 nations , la Chine, les États-Unis et l’Inde, qui concentreront 57 % du marché. Dynamique, le marché américain de la construction enregistrera un taux de croissance annuel de 5 % (devant la Chine). De manière assez surprenante, il occupera la 4e place du marché mondial du logement derrière l’Inde, la Birmanie et le Vietnam.

Contributeur à hauteur de 14,5 % du PIB mondial en 2030 (contre 12,4 % en 2014), le BTP constitue indéniablement un secteur clé de l’économie mondiale. Toutefois, un constat s’impose : il tarde à se numériser et n’a pas enclenché de transition digitale majeure. Les nouvelles technologies peuvent pourtant répondre efficacement aux défis des entreprises de la construction. D’après une étude menée par KPMG en 2015, au cours des trois dernières années, moins d’un tiers des projets menés par des entreprises de BTP respectent les budgets initiaux. En outre, un quart d’entre eux ont été achevés dans les délais impartis. Enfin, seuls 32 % des maîtres d’ouvrage accordent une grande confiance aux entreprises de construction avec lesquelles ils travaillent. Plus encore que les enjeux de productivité, de qualité, de gestion de la complexité et des coûts, la sécurité demeure encore aujourd’hui un sujet épineux pour le BTP. Selon le Ministère américain du travail, il y aurait en moyenne 19 morts chaque semaine dans le secteur de la construction aux États-Unis.

Source https://atelier.bnpparibas/prospective/article/construction-tech-digitalisation-btp-marche

II/ La digitalisation de la livraison


La livraison d’un bâtiment, c’est la présentation du résultat final au client. De la même manière qu’un internaute peut suivre en temps réel l’acheminement de ses commandes sur Amazon ou l’arrivée de son taxi sur l’application Uber, un futur propriétaire pourrait, par le moyen d’une application dédiée, suivre l’avancement en temps réel de la construction de son appartement. Ceci lui permet d’apporter des modifications. Il pourrait, par exemple, modifier le carrelage ou la disposition des pièces et ces modifications pourraient être effectivement mises en œuvre si elles sont formulées dans les temps impartis. Voilà un élément d’agilité nouveau. Car, aujourd’hui, lorsque le propriétaire valide sa commande et signe son achat, alors, la commande est définitive et aucune modification n’est tolérée. Mais la digitalisation du BTP permet davantage d’agilité à la fois pour les acteurs de la construction, mais aussi pour le client qui peut apporter les modifications qui lui paraissent les plus pertinentes.


Enfin, le client peut également se projeter dans l’habitation effective du futur appartement en utilisant la réalité augmentée. Il peut ainsi voir comment tel ou tel meuble qu’il envisage de s’acheter peut s’intégrer dans son appartement qui est en voie de construction.

III/ La digitalisation des bâtiments et travaux publics passe par la numérisation de la promotion immobilière

Les acquéreurs d’un logement neuf se voient proposer par Eiffage Immobilier 3 solutions digitales pour les accompagner dans leur achat et leur offrir de nouveaux services.

Avec le configurateur de logement, le futur acheteur peut effectuer une visite virtuelle d’un appartement pour personnaliser son intérieur selon son goût. À sa disposition un choix de revêtements de sol, menuiseries intérieures, radiateurs, façades de meuble, robinetterie, etc.

La digitalisation de la promotion immobilière

En promotion immobilière, la digitalisation vise à développer la présence sur Internet et optimiser la visibilité auprès des futurs acquéreurs.

Grâce à la signature numérique du contrat de réservation, les démarches administratives de l’achat d’un logement sont simplifiées et améliorées, dans le respect des obligations légales.

Enfin, l’espace client immobilier, proposé en partenariat avec Ma-Résidence.fr, met à disposition des acquéreurs d’un logement neuf une plateforme sociale à l’échelle de sa résidence et de son quartier. À la signature de l’acte authentique, le client a accès aux documents contractuels concernant son achat (contrat, échéancier, notices, suivi de chantier, etc.).

Il est aussi en relation avec ses voisins, le syndic de copropriété, les commerces et la ville. Il peut ainsi bénéficier de nombreux services de proximité et d’échange : baby-sitting, aide à la personne, covoiturage, soutien scolaire, bons plans, garde d’animaux, prêts, bricolage, sorties, relève du courrier, organisation d’événements, informations locales, etc.

Source https://www.eiffageconstruction.com/innovation/transition-digitale


Ainsi, bien que le secteur du BTP a la réputation d’être en retard sur d’autres secteurs industriels, de récente innovation comment la numérisation permet d’optimiser la chaîne de production, de l’élaboration des plans jusqu’à la livraison au client. Voici donc pourquoi la digitalisation apparaît comme une priorité pour le secteur des bâtiments et travaux publics. La digitalisation est une priorité de l’industrie des bâtiments et travaux publics.

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