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Accompagner la transformation digitale ? Une discussion avec Carole Vial, Digital Strategy Officer chez Total (2/2)


Pourquoi créer une équipe dédiée à la transformation digitale au sein d’une entreprise qui occupe une place de leader sur son marché historique ? L’équipe est créée pour accompagner la transformation digitale au niveau culturel et managériale. Pour cela, l’équipe est organisée autour de 3 domaines métiers : le marketing, la géoscience et l’industrie et autour de domaines transverses à l’ensemble de l’entreprise sur la valorisation de la donnée, les nouveaux modes de travail et l’open innovation. Voici une question que Carole Vial et moi avons évoquée au cours d’un entretien récent.

 

 

L’équipe digitale de Total

La création de la fonction digitale doit à la fois servir à maximiser les économies et à développer de nouvelles sources de revenus. Dirigée par Gilles Cochevelou, Chief Digital Officer nommé en septembre 2015, elle est organisée en différentes fonctions :

  • un Group Data Officer
  • un « innovation & ecosystem digital officer »
  • un « digital officer marketing » traitant des enjeux du digital au sein de la fonction marketing à la fois dans le B2B et le B2C (carburant, autres produits pétroliers, gaz)
  • un « digital officer subsurface » traitant les enjeux de géoscience
  • un « digital officer industry » traitant des enjeux industriels (raffinage, chimie, production pétrolière)
  • un « digital work practice transformation officer » traitant de l’environnement de travail des collaborateurs.

 

Le « digital officer » marketing

Le « digital officer » traitant des enjeux du marketing s’intéresse au marché des consommateurs ainsi qu’au marché les grandes entreprises. Pour les consommateurs, on cherche à optimiser le parcours client, sur l’ensemble des canaux de distribution (les stations-service, vente en ligne, smartphone, tablette), afin de simplifier l’expérience d’achat tout en identifiant avec davantage de précision, les besoins des consommateurs. Par exemple, aujourd’hui, on développe un service à la mobilité pour les consommateurs disposant de véhicules professionnels. Sur le marché professionnel, le pétrole est aussi utilisé pour fabriquer le plastique, les carburants spéciaux, le bitume, etc. On utilise, ici aussi, le digital pour mieux comprendre et mieux répondre aux besoins des clients professionnels.

 

Le « digital officer » subsurface

Le « digital officer  subsurface » accompagne les métiers sur les apports du digital pour mieux exploiter les données afin de géolocaliser et analyse avec davantage de précision les gisements de pétrole. À Pau, Total dispose du plus grand supercalculateur industriel au monde. Celui-ci a notamment vocation à optimiser l’exploitation des gisements en analysant par exemple les phénomènes d’écoulement qui permettent d’expliquer et parfois même d’anticiper les mouvements du pétrole, notamment au moment du forage. Un projet vise également à réaliser une maintenance prédictive sur les installations pétrolières. Enfin, un challenge de robots vise à développer un robot pouvant exerçant différentes activités de production sur les plates-formes pétrolières.

 

Le « digital officer industry »

Celui-ci a une triple priorité : sécurité, performance, disponibilité.

  • L’opérateur du futur. On pourrait citer de plusieurs exemples. Mais, on peut retenir les lunettes à réalité augmentée qui permettent de vérifier des informations sur les installations à inspecter.
  • L’usine virtuelle : on pose des capteurs sur l’ensemble des actifs des plates-formes pétrolières et des usines afin de réaliser un management des actifs (« Lifecycle Asset Management »). Il s’agit de conserver un historique de l’ensemble des actifs servant l’appareil de production. On garde un historique précis de chaque actif entre le moment où ceux-ci sont mis en service au moment où ils sont démantelés.

 

Optimiser l’expérience de travail des collaborateurs de Total

Il est vrai que l’essor des technologies digitales change profondément l’environnement de travail des collaborateurs des grandes entreprises.

 

Beaucoup d’entreprises, à l’image d’Orange, mènent d’ailleurs des projets en ce sens. Il s’agit à la fois de mieux comprendre les besoins des collaborateurs au quotidien (trouver la bonne information rapidement, faciliter le travail avec un acteur externe, télétravail) et d’accompagner les collaborateurs d’entreprise à différents moments de leur carrière : le recrutement, la mobilité, la formation (qui peut prendre la forme de MOOC [« Massive Open Online Courses »]), ainsi que des offres de mentoring ou de « reverse mentoring ». Carole m’a indiqué que le programme de « reverse mentoring », visant à accompagner les dirigeants à davantage s’approprier les outils digitaux, rencontre un succès réel.

 

Résumé : la transformation est un vecteur d’innovation

En résumé, Total s’intéresse à la transformation digitale pour anticiper les évolutions qui ont déjà bouleversé d’autres secteurs industriels. Dans les métiers historiques du Groupe, on a recours au digital pour maximiser l’efficacité opérationnelle. On s’appuie également sur les outils digitaux pour ouvrir de nouvelles perspectives à la fois dans les façons de travailler et dans la génération de nouveaux revenus.

Voici ce qui explique pourquoi Total a décidé de prendre le virage du digital.

 

 

 

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