Un startup studio, comment ça marche ? Comment accompagnent-ils les entrepreneurs, de la génération de l’idée à la levée de fonds ? Voici quelques-unes des questions que Jérémy Goillot, Directeur de la croissance de Spendesk, et moi-même avons évoquées au cours d’une discussion récente.
A/ Présentation de Jérémy Goillot
Jérémy Goillot a travaillé dans la vallée de l’Internet des objets à Toulouse avec Ludovic Le Moan où il a rejoint l’incubateur « connected camp ». Après cela, il est parti dans la Silicon Valley pendant six mois où il fut ébloui par la vitalité de l’écosystème. À son retour en France, il retrouve le startup studio eFounders fondé par Thibault Elzière et Quentin Nickmans pour rejoindre le projet Spendesk où il est aujourd’hui en charge de la croissance.
B/ La définition du startup studio et son mode de fonctionnement
Aujourd’hui, selon Jérémy, la notion de startup studio est devenue le mot à la mode. Incubateur, accélérateur, et entreprise de capital-risque se gargarisent tous d’être un startup studio. Pourtant, ce terme désigne une organisation très particulière qui la distingue nettement d’autres acteurs de l’écosystème. En effet, un startup studio c’est avant toute une boîte qui cherche à créer des boîtes.
- Concrètement, le startup studio organise en son sein l’identification de problématiques industrielles. Celles-ci peuvent donner lieu à la création d’une entreprise.
- Après cela, le startup studio cherche à recruter un dirigeant ou un directeur technique afin de démarrer la phase de test de l’idée. En général, cette phase dure de l’ordre de six mois.
- Puis, on réfléchit à l’approche commerciale et en génère les premiers contacts avec les clients.
- Enfin, le studio accompagne la startup qu’elle a créée dans le processus de financement et la levée des fonds.
Aujourd’hui, le startup studio eFounders a créé une quinzaine de startups, telles que TextMaster, Mention.com et Spendesk. Dans le cas de Spendesk, ce sont les bêta-testeurs, c’est-à-dire les clients, qui ont eux-mêmes investi dans la startup, ce qui a permis d’assurer un premier tour de financement. Après cela, Spendesk a internalisé un certain nombre de ressources autrefois partagé avec eFounders, en particulier le management de produit, le design ainsi que le marketing, le commercial, le juridique et les ressources humaines.
Ensuite, le startup studio accompagne ses startups dans la levée de fonds auprès de VC en série A.
C/ Les récents succès du startup studio eFounders
Parmi les récents succès du startup studio eFounders, on peut notamment citer la cession de TextMaster au leader mondial de la traduction, Technicis et celle de Mention.com au leader européen de la réputation sur les réseaux sociaux, MyNewDesk. En outre, Mathilde Colin, CEO de frontapp qui fut imaginée chez eFounders, a récemment levé 60 $ M après avoir rejoint l’accélérateur YCombinator dans la Silicon Valley.
D/ Rocket Internet et eFounders : deux modèles de startup studio distincts
Parmi les startups studio les plus reconnus, on compte Idealab, qui en a inventé le concept à Los Angeles, mais aussi Rocket Internet fondé à Berlin. Aujourd’hui valorisé à plus de 3 milliards d’euros, ce startup studio s’est fait connaître notamment pour avoir lancé Zalando, deliveroo et HelloFresh. Pourtant, le modèle startup studio paraît différent d’eFounders pour plusieurs raisons :
- D’abord, du point de la génération des idées. eFounders génère les idées d’entreprise en son sein alors que Rocket Internet les trouve auprès d’entrepreneurs qu’ils accompagnent.
- Ensuite, pour ce qui est des ressources. eFounders prône la mutualisation des ressources, notamment dans le domaine technologique, marketing, financier, ressources humaines et juridiques. Chez Rocket Internet la mutualisation des ressources paraît moindre même si les efforts de communication le sont.
En outre, Rocket Internet et eFounders accompagnent tous les deux les entrepreneurs pour lever des fonds.
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