Quelles initiatives pour réussir l’innovation ?

Comment réussir l’innovation ? Comment accompagner un grand groupe dans la numérisation de ses activités ? Comment saisir l’opportunité de la création de nouveaux marchés ? Voici quelques-unes des questions qu’Hugues Hansen et moi-même avons évoquées au cours d’un entretien récent.

 

A/ Deuxième initiative : French IoT

Il s’agit de la création d’une brique permettant de faire échanger entre eux les objets connectés afin de créer un écosystème spécifique à l’internet des objets. Il s’agit, en quelque sorte, d’un hub dont l’objectif est de multiplier la création de service.

Depuis 2015, French IoT sélectionne une quinzaine de startups avec un mini-programme d’accélération. Ces startups accompagnent La Poste au CES de Las Vegas. L’année dernière, 15 startups ont bénéficié d’une telle expérience.

 

B/ Troisème initiative : l’open innovation avec Start’inPost

L’Open Innovation avec Start’inPost a pour vocation de créer des partenariats business entre des startups et des équipes opérationnelles du Groupe. Il s’agit d’identifier des opportunités de développement et non d’optimiser les coûts. D’où l’action d’identifier des startups en phase avec les priorités du groupe exposés ci-dessus.

Pour le compte de la startup, Start’inPost cherche un « sponsor » issu d’une « business unit » qui pourrait travailler avec elle. Un tel « sponsor » opérationnel permet de bâtir un partenariat qui répond mieux aux enjeux business de l’entreprise.

Si le sponsor opérationnel souhaite approfondir la relation avec la startup, alors une expérimentation est menée. Celle-ci a vocation de lever les freins et de définir les « Key Performance Indicators » (KPI) pour structurer le travail entre la startup et le Groupe. L’expérimentation, limitée dans le temps à trois moins, s’appuie sur des objectifs quantitatifs. Ils font l’objet d’un suivi tout au long de l’expérimentation. Ce qui est demandé aux opérationnels, c’est de donner le temps nécessaire pour mener l’expérimentation. Il y a, par ailleurs, un budget prévu pour financer l’expérimentation.

Dès le lancement de l’expérimentation le « coup d’après » est évoqué : que se passe-t-il si l’expérimentation donne lieu à un développement positif ?

 

C/ Les premiers résultats de Start’inPost

Le Start’inPost s’est lancé en juin 2014. Depuis, il y a un peu plus d’une startup par mois, soit une quarantaine de startups, qui ont passé la phase d’expérimentation. Puis, les résultats sont en trois tiers :

• Un tiers des startups ont mené une expérimentation réussie.
• Un tiers des startups ont mené une expérimentation qui n’est pas réussie.
• Un tiers des startups ont mené une expérimentation qui a été prolongée.

Si l’expérimentation est réussie, alors un contrat est mis en place entre le groupe et la startup. Le contrat peut prendre différentes formes.

En complément, la startup peut bénéficier d’un mentoring et de coaching. Étant donné que la maturité des startups rencontrés est réelle — il est vrai que les opérationnels veulent travailler avec des startups disposant de produits concrets et non pas avec des startups qui sont en train de mûrir leur proposition de valeur — l’offre de coaching est rarement utilisée.

 

D/ La Poste, partenaire des startups

Enfin, le groupe La Poste peut se positionner en tant qu’investisseur minoritaire ou majoritaire. Deux startups ont fait l’objet d’investissement majoritaire de la part du groupe :

• Geopost a pris une participation minoritaire devenue majoritaire dans une startup.
• Le Groupe a également pris une participation dans « hello caza » évoluant la Silver Economy.

Par ailleurs, le Groupe avait investi dans un « Corporate Venture Capital » (CVC) qui s’appelle XAnge. XAnge est devenu un Venture Capital (VC) classique qui investit pour des raisons financières plutôt que des raisons stratégiques. XAnge est un « multi-corporate » dans le sens ou ils ont d’autres Limited Partners (LP) dans leur capital.

Grâce au positionnement de Start’inPost, lequel s’appuie sur un travail en proximité avec les fonctions opérationnelles, l’innovation incrémentale a les moyens pour réussir. Mais le CVC paraît indispensable pour réussir l’innovation disruptive.

 

Pour approfondir

• • Pour une analyse des enjeux de l’innovation responsable, veuillez vous référer à cette « keynote » de Hugues Hansen :

 

• • Pour le reportage de 01Live sur les activités de Hugues Hansen, veuillez vous reporter à cette interview de Hugues Hansen :

• Pour une analyse des enjeux de l’accélération de l’innovation, veuillez-vous référence à cette keynote de Hugues Hansen à la BPI : http://tv.bpifrance.fr/embed/2564/?title=1&auteur=1