Pourquoi les transformations digitales supposent de reconsidérer en profondeur les choix des entreprises en matière de technologies de l’information, et notamment le cloud ? Pourquoi le cloud est-il particulièrement recommandé face aux enjeux du paysage concurrentiel actuel, avec notamment l’essor de la mobilité et les menaces d’ubérisation ? Pourquoi le cloud est-il de nature à faciliter les choix d’investissement de la direction financière, et ainsi favoriser l’innovation digitale ? Enfin, pourquoi les directions digitales, marketing, commerciales, voire operations, d’habitude rétives à s’impliquer dans les choix technologiques, ont-ils intérêt à s’emparer du sujet pour renforcer les différentiateurs stratégiques ? Pierre Schaller m’a récemment fait part d’un certain nombre de ses convictions sur les enjeux stratégiques de l’adoption du cloud.
Enjeux récurrents des transformations digitales
Quand on regarde les entreprises qui sont exemplaires en matière de transformation digitale, on retrouve régulièrement ces thématiques :
- réinventer la proposition de valeur
- optimiser la relation client
- valoriser les données
- développer les usages mobiles
- encourager le travail collaboratif et dépasser les silos
Première idée clé : l’IT, nouvelle “matière première” des entreprises digitales
Si ces différents sujets sont essentiellement métiers, il faut noter que, dans un monde digital, la matière travaillée est … de l’IT.
Exemple : au sein d’une entreprise de grande consommation comme Danone ou L’Oréal, l’innovation s’est longtemps appliquée à imaginer de nouveaux produits. Mais, aujourd’hui, l’innovation, ce n’est plus seulement le produit, mais aussi le service. On passe par exemple de la production de pigments pour le rouge à lèvres à des applications sur tablettes d’aide au maquillage. Dans ce nouveau type d’innovation, l’IT joue évidemment un rôle déterminant.
Force est de constater que la relation métiers/DSI, si elle s’améliore, reste un sujet où des progrès sont encore possibles.
« Moins de 15 % des entreprises du CAC 40 considèrent que les objectifs des organisations IT sont alignés sur les objectifs des métiers. »
Dans les entreprises les plus avancées en matière de transformation digitale, on cherche à « désiloter » l’IT. Ceci ne se fait pas naturellement, puisque durant des années les responsables métiers (Directeur marketing, Directeurs commerciaux) avaient délégué l’IT, jugé comme trop technique et affaire de spécialiste, au DSI. Or, ces entreprises nous le dissent : se réappropier l’IT est aujourd’hui indispensable pour les responsables digitaux et métiers.
Deuxième idée clé : maîtriser le facteur temps
« Aujourd’hui, le problème des entreprises est que le digital transforme la vie quotidienne du consommateur plus vite qu’il ne transforme les entreprises. C’est sûrement la première fois qu’on assiste à un phénomène de ce type. » Marc Florette, CDO Engie
L’enjeu consiste donc à refabriquer un lien très fort et très efficace entre la DSI et les métiers, notamment les fonctions marketing et commerciales. De ce point de vue, le Chief Digital Officer est le chaînon manquant entre directions métiers et DSI.
« Il faut être capable de concilier deux modes de fonctionnement au sein d’une DSI. L’un, plus traditionnel, se focalise sur la capacité à délivrer des services efficients, évolutifs, sécurisés. L’autre, qui repose sur une agilité et une vitesse d’exécution accrues, s’attache à favoriser l’innovation et la différenciation ».
Les nombreuses vertus du cloud
Première vertu du cloud : louer des capacités de production, plutôt que de les acheter
Quand on cherche à mener un projet innovant, très souvent, on a besoin de nouvelles technologies (big data, web, IoT) et ce ne sont pas des sujets compatibles avec l’IT legacy. Donc, on va voir le DSI et on lui dit qu’il faut investir dans de nouvelles compétences et de nouvelles ressources. Ca demande du budget … avant même que le projet innovant n’est confirmé sa rentabilité … Une des grosses vertus du cloud, c’est qu’on est capable d’avoir une capacité de production en mode locatif. Donc, on supprime un premier frein : le frein de l’investissement upfront.
Deuxième vertu du cloud : augmenter la capacité du production de manière élastique afin de répondre au plus prêt au besoin du marché
Si le projet fonctionne, on a besoin d’une montée en puissance de la production en fonction de la croissance effective. Une des vertus du cloud, c’est son élasticité : on peut démarrer petit et augmenter la capacité de production de manière souple, sans nouvelle marche d’investissement.
Troisième vertu du cloud : l’adaptation au mobile
Parce que c’est du cloud, et que c’est connecté au réseau, c’est nativement adapté au mobile. Or, le mobile est devenu incontournable. Si on bénéficie d’une solution qui est naturellement compatible avec le mobile, on marque des points.
Quatrième vertu du cloud : promouvoir l’innovation ouverte pour intégrer les contributions de tiers dans la chaîne de valeur de l’entreprise
Très souvent les entreprises innovent avec leurs clients et leurs partenaires. Or, le cloud facilite et favorise le partage : le partage de ressources, le partage de données…
Exemple : Je suis taxi G7. Je veux lancer un service qui concurrence efficacement Uber. Qu’est-ce que je peux faire ? Je peux utiliser de l’Open Data, et en l’occurrence comprendre où sont les concentrations de population à la sortie des spectacles parisiens. Je peux, grâce à ces données publiques, créer des APIs afin de savoir où est la demande, où sont les gens à telle heure et tel jour. Le Cloud facilite cette approche collaborative.
En résumé, le cloud est un incontournable des transformations digitales réussies, selon Pierre Schaller, directeur général délégué d’Intrinsec. Il est vrai que cette technologie affiche de nombreux atouts tels que :
- louer des capacités de production, plutôt que de les acheter
- augmenter la capacité de production de manière élastique afin de répondre au besoin du marché au plus prêt
- l’adapter l’appareil de production à la mobilité
- promouvoir l’innovation ouverte pour intégrer les contributions de tiers au sein de la chaîne de valeur de l’entreprise.
L’étude est disponible ici
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