Alban Eral, un camarade innovateur et par ailleurs directeur général du pôle « stratégie innovation » chez Axessio, m’a invité à assister à la remise de prix aux startups “blue ocean”. Le point commun de toutes ces startups : le fait de créer un nouveau marché. Il s’agit de ce qu’on appelle un « océan bleu », le terme d’océan bleu désignant des marchés nouveaux où la compétition demeure absente. L’océan bleu, dégagé de toute concurrence, se distingue de l’océan rouge, un espace de marché où les concurrents restent pléthoriques, où la baisse des prix paraît être le seul vecteur de prise de part de marché. D’ailleurs, si l’océan rouge est qualifié de « rouge » c’est pour faire penser au sang déversé par les concurrents qui s’affrontent au sein de l’océan rouge.
L’objet de la remise de prix consiste à distinguer les startups qui parviennent effectivement à approcher leurs marchés d’une façon nouvelle, avec une proposition de valeur radicalement novatrice. Voici quelques exemples :
I/ Glowee, c’est la mer qui vous éclaire
Glowee, représentée par Sandra Ray, est une startup qui développe des solutions d’éclairage à base de biotechnologie. Le secret ? La matière lumineuse, à la différence de l’ampoule électrique, n’a ni besoin d’électricité ni besoin d’extraire la moindre matière première. La matière lumineuse possède une propriété adhésive qui facilite l’installation du produit sur une vitre ou un mur. Par un mécanisme interne de friction due à des phénomènes biotechnologiques, une lumière de couleur banche avec une teinte de bleue apparait. On voit bien que ce produit modifie profondément le marché de l’éclairage, tout autant dans les modes des productions, d’installation, de distribution et surtout en matière de management de l’énergie.
II/ B.Sensory : read and feel
Deuxième façon de créer un nouveau marché : l’entreprise, représentée par Christel Le Coq, fabrique des objets connectés dont la spécialité consiste à enrichir la lecture de livre érotique par un objet connecté érotique. Le lecteur ou la lectrice — car le produit vise principalement à augmenter le plaisir féminin — se voit stimulé lorsqu’il ou elle parcourt un passage érotique particulier. Cette technologie, dont l’application au domaine érotique paraît inattendue, possède néanmoins un potentiel d’applications remarquables. Ainsi, dans le domaine du cinéma, on peut imaginer qu’un spectateur regardant un film porte un vêtement connecté. Lorsqu’un personnage du film se voit attaqué ou même frappé, le vêtement connecté produit une sorte de décharge ou en tous cas une simulation corporelle afin de reproduire tout ou partie ce qu’a pu ressentir le personnage au sein du film de cinéma.
III/ Fretbay : déménager pas cher
Autre startup, autres problèmes, autres solutions, autres méthodes pour créer un nouveau marché : saviez-vous que la troisième plus grande source de stress de nos compatriotes français est le déménagement ? Oui, le déménagement ! Pour le client, celui-ci demeure très cher, sujet à des retards, ou des dysfonctionnements divers pouvant occasionner une dégradation partielle des meubles et objets déménagés. Pour les fournisseurs, le business du déménagement n’est pas aisé non plus : les marges sont faibles, les contraintes logistiques demeurent considérables et l’effort capitalistique n’est pas anodin. De plus, figurez-vous que les camions, pleins au moment où ils transportent les meubles, demeurent vides au moment du retour au centre logistique. Les actifs restent donc sous-exploités du fait de contrainte de transport.
Une startup a trouvé la solution. Elle modifie la chaîne de production du déménagement, en s’appuyant sur l’économie collaborative. Une plateforme collaborative met en relation des clients souhaitant déménager et des déménageurs disposant de camions nécessaires. Les clients trouvent plusieurs déménageurs, ce qui crée une pression baissière sur les prix. De leurs côtés, les déménageurs identifiant plusieurs clients au sein de zones géographiques adjacentes tracent un parcours de déménagement original. Celui-ci commence par la prise en charge d’un premier client. Mais, alors qu’il chemine vers la destination finale, le déménageur s’arrête en cours de chemin pour prendre en charge d’autres clients. Le résultat ? Il peut prendre en charge une multiplicité de clients au sein d’un seul et même trajet. Il en est de même sur le chemin du retour. Résultat : les actifs du déménageur sont davantage exploités. La profitabilité de l’ensemble de l’opération s’avère meilleure et les clients bénéficient de prix plus compétitifs. Qui dit mieux ?
IV/ En résumé, pour créer un nouveau marché, il faut…
- Modifier la chaîne de production pour mieux exploiter les actifs de l’entreprise (Fretbay)
- Offrir une nouvelle expérience client, enrichie des technologies numériques et de l’internet des objets (B.Sensory)
- Trouver une technologie qui permet de réaliser des tâches quotidiennes selon un processus de fabrication radicalement nouveau (Glowee)
Un dernier message pour féliciter Alban pour la qualité de l’événement Blue Awards !
[…] Alban Eral, un camarade innovateur et par ailleurs directeur général du pôle « stratégie innovation » chez Axessio, m’a invité à assister à la remise de prix aux startups “blue ocean”. Le point commun de toutes ces startups : le fait de créer un nouveau marché. Il s’agit de ce qu’on appelle un « océan bleu », le terme d’océan bleu désignant des marchés nouveaux où la compétition demeure absente. L’océan bleu, dégagé de toute concurrence, se distingue de l’océan rouge, un espace de marché où les concurrents restent pléthoriques, où la baisse des prix paraît être le seul vecteur de prise de part de marché. D’ailleurs, si l’océan rouge est qualifié de « rouge » c’est pour faire penser au sang déversé par les concurrents qui s’affrontent au sein de l’océan rouge. […]