Pour réussir à innover en France, il faut absolument que les grandes entreprises du CAC 40 parviennent à se moderniser. Au cours d’une étude qui a été réalisée par France Digitale, il est apparu que le peuple français fait partie des peuples les plus technophiles d’Europe. Pourtant, les entreprises françaises semblent être celles qui sont le plus en retard en matière de technologie digitale en Europe. L’appareil de production français a donc des difficultés à intégrer les innovations digitales au sein de l’outil de production.
I/ La modernisation de l’appareil de production bute sur une difficulté liée à la diffusion de la culture digitale
D’une part, les équipes dirigeantes dans beaucoup de grandes entreprises établies sont constituées d’équipes qui ne sont pas familières des innovations digitales. Jean-Michel Billaut relevait par exemple que la commission innovation d’Anne Lauvergeon était composée de membres dont seulement une minorité avait des profils sur le réseau social professionnel LinkedIn. Par conséquent, les équipes dirigeantes, n’étant pas familières de la culture digitale, ne parviennent pas à l’intégrer dans l’appareil de production. Pour se convaincre de cela, il suffit de regarder la différence d’expérience client entre deux services : l’un est digital et l’autre est « prédigital ».
Il s’agit du service de taxi. En comparant l’application Uber et l’application Taxi G7 on peut constater une différence notable dans la facilité d’utilisation. L’application des taxis G7 semble confuse, difficile à utiliser. On n’arrive pas toujours à réserver un taxi. À l’inverse, l’application Uber a été conçue pour rendre l’expérience de réservation de taxi la plus intuitive possible.
II/ La modernisation de l’appareil de production butte sur une difficulté liée à l’organisation de l’entreprise
D’autre part, en plus des difficultés des équipes dirigeantes à intégrer innovations digitales dans l’appareil de production, il y a également un problème organisationnel. En effet, la technologie digitale est une technologie distribuée. Les technologies de la deuxième révolution industrielle sur lesquelles vivent encore les entreprises du CAC 40 présupposent une certaine centralisation, à l’image du chemin de fer, de l’énergie nucléaire et de la télévision. À chaque fois, il y a un « cœur » qui produit quelque chose qui est distribué à des consommateurs .
Mais les technologies n’ont pas besoin de centraliser les ressources de production. Avec les technologies digitales, chacun devient un agent de production : chacun peut écrire un article qui pourrait être publié sur une encyclopédie collaborative comme Wikipédia, chacun peut écrire un livre et le publier sous forme de livre électronique et le vendre directement sur un site tel que Amazon, et bientôt, avec l’arrivée les imprimantes 3D, chacun pourra fabriquer chez lui des objets du quotidien.
Les technologies digitales ne requièrent donc pas centralisation des ressources pour produire des biens. Par conséquent, l’organigramme de beaucoup d’entreprises, inspiré d’un modèle pyramidal, chaque niveau ayant davantage de ressources que le niveau qui lui est subordonné, n’est plus opérant. Les technologies digitales permettent de mettre un organigramme beaucoup plus décentralisé (« flat »), chaque agent de production disposant de lui-même de ressources de façon autonome.
Voici donc une esquisse de l’économie française qu’il faudrait réussir à créer pour remporté le pari de l’innovation :
- un CAC 40 renouvelé, intégrant les technologies digitales
- un CAC 40 fonctionnant selon des organigrammes nouveaux, moins pyramidales
- un écosystème de start-ups parvenant à prendre des places sur les grands marchés de l’avenir dans le domaine des marchés professionnels ainsi que dans le domaine des marchés consommateurs
Lectures complémentaires
- Pour un billet qui propose des solutions pour la France en s’inspirant de la Silicon Valley, lire ici.
- Pour un article sur les bouleversements apportés par la troisième révolution industrielle, se référer à cette page.
- Pour une lecture sur les initiatives qu’avait pris Arnaud Montebourg pour préparer le Cac 40 au futur, voir ce site.
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Je trouve cette analyse intéressante. Il est nécessaire à l’heure du digital de raisonner de manière décentralisée. Notre capacité à innover en dépend !
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