Nous sentons bien que nous traversons une époque charnière, sanctionnant la fin d’un monde ancien et ouvrant en même temps sur un monde nouveau. Jérémy Rifkin, professeur à Wharton, estime que nous entrons dans la troisième révolution industrielle. Que faut-il pour entrer dans une révolution industrielle ? De quelle façon cette révolution industrielle esquisse-t-elle de nouveaux partages de la valeur ?
I/ Troisième pierre angulaire des révolutions industrielles : le transport
Les révolutions industrielles ont besoin d’un moyen de transport, en plus d’une source d’énergie et d’un système de communication.
La première révolution industrielle s’est appuyée sur la machine à vapeur, qui ont permis des bateaux à vapeur mais aussi, et surtout, des trains. Si les grandes agglomérations urbaines, telles que Paris, Londres, New-York, Lyon, Marseille, Genève, Berlin, Philadelphie, se sont développées, c’est notamment pour regrouper un maximum de ressources locales dans un espace restreint, dense et concentré. A l’évidence, le phénomène de concentration urbain était déjà engagé avant la construction des chemins de fer. Mais, la construction des chemins de fer ont contribué à renforcer la densité urbaine, le train permettant de transporter davantage de marchandises du fournisseur au distributeur sur des distances plus longues.
La deuxième révolution industrielle s’est appuyée sur l’automobile, esquissant un urbanisme bien différent. Les Européens qui vont en Amérique du Nord sont souvent surpris de ce que les villes américaines de la côte Ouest soient relativement peu de denses. La raison tient principalement au fait que celles-ci ont été bâties au moment de la seconde révolution industrielle, c’est-à-dire au moment où l’automobile permettait non plus le transport massif de marchandises d’un grand centre de production à un grand centre de distribution mais plutôt, le transport d’un volume de marchandises plus modeste à une kyrielle d’endroits différents. L’automobile permet effectivement une distribution de marchandises beaucoup plus éclatée dans l’espace.
II/ L’imprimante 3D réinvente le transport
Alors que s’esquisse une troisième révolution industrielle, le moyen de transport idoine ne suppose plus effectivement de transport matériel en tant que tel. Ce moyen de transport ressemble bien davantage à la téléportation.
En effet, l’imprimante 3D permet au producteur
- de modéliser ses produits
- d’envoyer les données modélisées de son produit à ses clients, situés à des milliers de kilomètres
Puis, le client, recevant les données modélisant ses produit « imprime » et fabrique ainsi son produit. Le transport est ainsi dématérialisé. Le seul transport qu’il y a, c’est le transport des données en tant que tel mais, la matière physique et tangible, n’est plus transportée.
Ce mode de transport n’est pas encore tout à fait répandu puisque nous assistons, aujourd’hui, aux balbutiements des imprimantes 3D. Mais, il est évident que ce type de procédé va bouleverser la logistique, les chaînes de valeur, l’urbanisation, notre rapport à l’Espace-Temps et bien plus encore.
Ainsi, on le voit, l’ensemble des éléments sont aujourd’hui disponibles pour démarrer une troisième révolution industrielle. Luc Bretones, Executive Vice-President du Technocentre d’Orange, m’a indiqué que le plus remarquable, c’est le rôle majeur du réseau télécom. Il est vrai que le réseau télécom joue en effet un rôle déterminant dans le domaine de l’énergie, du transport et de la communication. Le réseau télécom semble donc être l’infrastructure fondamentale de la révolution industrielle en cours.
Exemple de modélisation d’un objet par une imprimante 3D
Lectures complémentaires :
- Pour une analyse très féconde de la révolution logistique qu’annonce l’imprimante 3D, veuillez vous référer à Jeremy Rifkin, The Zero Marginal Cost Society, chapitre 6
- Pour quelques exemples de réalisation d’imprimantes 3D, veuillez vous référer ici
[…] La première révolution industrielle s’est appuyée sur la machine à vapeur, qui ont permis des bateaux à vapeur mais aussi, et surtout, des trains. Si les grandes agglomérations urbaines, telles que Paris, Londres, New-York, Lyon, Marseille, Genève, Berlin, Philadelphie, se sont développées, c’est notamment pour regrouper un maximum de ressources locales dans un espace restreint, dense et concentré. A l’évidence, le phénomène de concentration urbain était déjà engagé avant la construction des chemins de fer. Mais, la construction des chemins de fer ont contribué à renforcer la densité urbaine, le train permettant de transporter davantage de marchandises du fournisseur au distributeur sur des distances plus …read more […]
[…] Nous sentons bien que nous traversons une époque charnière, sanctionnant la fin d’un monde ancien et ouvrant en même temps sur un monde nouveau. Jérémy Rifkin, professeur à Wharton, estime que nous entrons dans la troisième révolution industrielle. […]
Bonjour,
Effectivement, la notion d’espace a beaucoup évolué. C’était Thomas Friedman qui disait que le monde est “devenu plat”, voulant dire par là que la communication ubiquitaire et immédiate bouleverse notre rapport à l’espace.
Qu’en pensez-vous?
Merci
[…] […]
[…] Pour une lecture qui détaille en quoi internet constitue un élément de la troisième révolution industrielle, lire cet article. […]
[…] For a read on why 3D printing will most likely change the world, read this. […]
bon article