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“Les jeux sérieux, c’est du sérieux!”, d’après Michel Landry


Michel Landry, consultant en innovation
Michel Landry, consultant en innovation

Qu’est-ce qu’un jeu sérieux (“serious games”)? En quoi le serious game s’appuie-t-il sur la qualité ludique propre au jeu? Et qu’est-ce qui fait que le serious game est, à proprement parler, sérieux? En outre, faire la synthèse entre le ludique et le productif permet-il de dessiner des tracer des nouvelles perspectives de management? Voici quelques-unes des questions que j’ai traité avec Michel Landry, un consultant d’innovation de Montréal.

 

I/ Présentation de Michel Landry

Michel Landry est expert conseil en Innovation Stratégique. Il apporte ses conseils aux entreprises en matière de performance et de gestion de l’innovation. Il a développé et commercialisé plus de 250 produits, notamment chez Honeywell. Il a également dirigé une équipe d’experts ayant pour mission d’analyser les impacts que les Produits Intelligents provoqueront sur l’interaction entre l’Homme et la Machine (HMI) ainsi que sur les modèles d’affaires des entreprises. Il a été impliqué dans le la mise en place du Centre d’Excellence Comfort & Fit Human Factor en Chine pour développer les compétences en Ergonomie, Facteur Humain, l’approche cognitive, matériaux techniques et autres. Il est également l’auteur d’un blog d’innovation, Itechsolution.

 

II/ Des jeux en entreprise, est-ce vraiment sérieux?

Edouard de Bono
Edouard de Bono

«La créativité implique de briser les conventions afin de regarder les choses sous un jour nouveau» – Edward de Bono (les six chapeaux de la réflexion)

 

 

 

Attention il ne s’agit pas de petits jeux pour amuser et détendre l’atmosphère (bien que..).  Le fabricant automobile Renault déploie depuis 2009 une série de Serious Games (jeux sérieux) destinés à augmenter la performance dans plusieurs fonctions de son entreprise, telles que les ventes, le management, le service à la clientèle et autres, et ce au niveau international.

Depuis leurs créations, soit avec l’Oréal en 1993 ou l’armée américaine en 2002 qui semblent tout deux avoir été les précurseurs,  les serious games sont surtout utilisés pour des applications de formation à distance, d’éducation, de mise en situation, de simulation et de marketing. Les marchés de la santé, du militaire et de l’aviation, à titre d’exemple, les utilisent sur une base régulière.

Ces jeux sérieux (des logiciels) vous placent devant des situations, vous donnent des missions, ils analysent vos choix. Vous jouez, pardon, vous travaillez seul ou en équipe, vous avez des défis comme répondre à un client ou atteindre un niveau de production optimal, vos résultats sont compilés et vous accumulez des points. Et c’est très sérieux.

III/ Créativité et objectifs

La principale différence entre un simple Jeux Vidéo et un Jeux Sérieux réside dans les objectifs visés, alors que le premier ne sert qu’à amuser et divertir, le second a des objectifs corporatifs très précis, avec des mesurables, des livrables, bref, tout ce que nous connaissons bien.  Alors, cette fois-ci ce ne sera pas les meetings et les processus qui seront utilisés pour l’atteinte de ces objectifs corporatifs mais bien les ‘Serious Games’.

Les serious games met en scène l'entreprise
Les serious games met en scène l’entreprise

À l’ère de l’innovation, des changements rapides et du mouvement constant, la structure industrielle développée en grande partie sur le rationnel et l’analytique, se fait bousculer sévèrement. Ces jeux sérieux consistent à rallier ‘sérieux + ludique’ et ont ainsi la capacité de nous sortir de notre cadre industriel et de nos ‘paterns’ journaliers pendant un moment.

 

IV/ Les jeux sérieux, c’est du sérieux!

« Une pensée linéaire et rationnelle marche bien dans un monde certain, dans lequel nous pouvons planifier notre avenir ; mais dans un monde incertain, complexe et en mouvement comme le nôtre, c’est fini. Ce qui fait la différence, désormais, c’est l’audace de s’ouvrir à la nouveauté, à l’imagination, à la capacité à sortir du cadre de ses compétences, avant d’y retourner et d’y appliquer raisonnablement ses nouvelles idées »  – Luc de Brabandère, spécialiste en créativité au sein du Boston Consulting Group.

C’est peut-être la raison pour laquelle IBM France a invité en 2012 les Dassault, Renault et certaines Universités entre autres, pour une journée de réflexion ‘sérieuse’ sur les Serious Games. La semaine prochaine, je parlerai de l’avenir de la créativité dans les entreprises.

Lectures complémentaires 

  • Pour une autre présentation des bénéfices des serious games pour les entreprises, veuillez-vous référer ici.
  • Pour une présentation exhaustive des serious games, veuillez-vous référer à ce document, ici, pour l’étude du Wilson Center et ici pour l’étude d’IBM

 

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